L’échinococcose alvéolaire est une maladie parasitaire grave et potentiellement mortelle, causée par une infection accidentelle par la larve du cestode Echinococcus multilocularis, un ténia dont l’hôte définitif naturel est le renard roux (Vulpes vulpes). Le ténia adulte est présent au niveau de l’intestin grêle du renard et peut produire des centaines d’œufs qui contiennent chacun un embryon. Les œufs sont évacués lors de la défécation et vont être répandus dans la nature. L’hôte intermédiaire s’infecte en ingérant ces œufs présents sur le sol contaminé. Il s’ensuit alors le stade larvaire des parasites. Dans l’intestin de l’hôte intermédiaire, les embryons vont éclore, envahir la muqueuse intestinale et, par voie sanguine ou lymphatique, se diriger le plus souvent vers le foie. L’hôte définitif se contamine en ingérant les viscères de l’hôte intermédiaire contaminé.
L’être humain est un hôte accidentel qui se contamine par voie féco-orale, via l’ingestion d’œufs de parasites présents sur les sols ou les aliments souillés à partir des matières fécales de chiens ou de chats infectés, ou encore en ingérant les œufs parfois présents au niveau du pelage de ces animaux. Les lésions d’E. multilocularis, non limitées par une réaction (coque) fibreuse, progressent lentement dans le foie et l’envahissent à la manière d’une tumeur maligne. Ces lésions peuvent également se développer en dehors du foie telles des métastases hématogènes. Non traitées, ces lésions peuvent entraîner le décès du malade. Le traitement curateur de l’échinococcose est l’association d’une chirurgie radicale et d’un traitement médicamenteux adjuvant par Albendazole.
Jusqu’à tout récemment, l’échinococcose alvéolaire était inconnue en Belgique. Cependant des études autopsiques ont démontré que les renards roux de certaines parties de Wallonie présentaient un taux d’infection par E. multilocularis élevé, jusqu’à parfois 51%. Un premier cas contracté en Belgique a été traité avec succès au CHU Sart Tilman en 1999, et depuis plus de 20 patients ont été détectés, faisant craindre un début d’endémie.
A l’heure actuelle, l’équipe Echino-Liège poursuit ses travaux sur la propagation de la maladie dans la population animale et humaine dans les régions endémiques.